Hier (vendredi) fut une grosse journée: un rendez-vous avec R.S. Network (entreprise de "relocation") était prévu depuis plus d'une semaine afin que je m'enregistre au bureau de l'immigration de Minato-ku (le "ku" est comparable à l'arrondissement parisien), que j'ouvre un compte en banque local et, à l'occasion, que je souscrive à un forfait téléphonique (motivé par mes collègues de travail qui m'ont affirmé que cela était indispensable dans la ville).

J'ai donc rencontré Akiko (jeune femme s'occupant de mon dossier) en début d'aprés-midi et nous sommes allés en taxi jusqu'à l'administration nippone afin d'officialiser ma présence pour une longue période (obligatoire pour tout étranger restant plus de 90 jours au Japon, sinon un visa n'est pas nécessaire). Cette dernière n'est vraiment pas comparable à ce qu'on peut avoir en France: le bâtiment est imposant, propose un nombre de guichets assez important et il n'y a pas ou peu d'attente. D'ailleurs, même s'il y en avait eu, les japonais n'auraient jamais bougonner ou piétiner.
Me voilà donc devant une employée de l'administration qui me demande (par l'intermédiaire d'Akiko) de remplir un dossier d'enregistrement. Heureusement que j'étais accompagné, car comme vous pourriez l'imaginer, tous les formulaires administratifs (même pour les étrangers!) sont en japonais (Hiragana). C'est une aventure rien que pour trouver le champ dédié à votre nom. D'ailleurs, vous devez renseigner votre nom en Romanji (avec notre alphabet) et en Katakana (le leur, pour les mots étrangers). On m'a donc demandé de dire mon nom afin qu'elle puisse le retranscrire sur le dossier.
Pour en revenir à la comparaison avec l'administration française, ici point d'attente prolongée, ni de soupirs des employés du bureau: en quelques minutes vous avez ce que vous demandiez (nous avons dû pourtant passer par deux guichets différents), avec les remerciements en plus! Le bureau de l'immigration est une très bonne adresse, je vous la recommande :-)

Ensuite, nous sommes allés à Roppongi Hills (un des centres commerciaux du coin, assez huppé) afin d'ouvrir un compte en banque à la Shingsei Bank. Les hôtesses, très accueillantes, vous donnent alors des formulaires (toujours en japonais), vous installent dans une sorte de salon et restent à vos côtés. J'avais l'impression d'être un ministre: on prend mon dossier, il disparaît, puis revient, avec toutes les excuses du monde, car j'avais omis un champ du formulaire (tiens donc, comment est-ce possible ?!). S'excuser pour une erreur que j'ai commise, c'est un comble, mais apparemment normal au Japon.
Après toutes les formalités effectuées, on me demande de quelle couleur je veux ma carte de crédit (surprise!). Sur le moment, c'était un peu l'incompréhension. On me présente un livre avec toutes les couleurs possibles (allez, silver, comme ça c'est réglé). Je pensais en avoir terminé là, mais non. On me propose alors une carte visa (car la précédente ne peut être utilisée que pour retirer de l'argent dans des distributeurs automatiques), qui de plus est gratuite pour la première année (cela tombe bien, je ne reste que 12 mois). Et là, se présente un choix très difficile: American Express standard ou gold ? Akiko me dit de prendre la gold, alors je n'insiste pas :-)
En sortant de la banque, une idée me vient en tête: je n'ai pas déposé d'argent sur ce nouveau compte (comme on me l'aurait demandé en France). Je questionne alors Akiko à ce sujet, peut-être que les employées de la banque ne voulaient pas m'offenser en me le demandant. Apparemment, cela n'est pas nécessaire. Si par la suite, je veux déposer de l'argent sur mon compte, je pourrais passer par les distributeurs automatiques (qui font donc aussi office d'agences).

Nous avons terminé l'aprés-midi chez SoftBank, société de téléphonie. Akiko n'ayant pas beaucoup de temps, elle n'a pu m'accompagner que pour le début des procédures de souscriptions.
Arrivé dans le magasin (design façon apple, tout en blanc), et après quelques minutes d'attente, quelqu'un s'occupe de moi et me présente les différents téléphones (en anglais, nous sommes à Roppongi Crossing). là, j'ai le droit à tous les modèles, des standards, trouvables en Europe, aux plus exotiques (avec écran panoramique, pad pour jouer, etc.). Ne désirant pas m'aventurer dans les marques dont le nom est imprononçable, je décide prendre un téléphone Samsung (modèle 709SC, multilingue).
Une fois le téléphone choisi, je dois attendre qu'un commercial me prenne en charge (c'est la première fois que j'attends 30 minutes pou être servi au Japon!). Par chance, je me retrouve avec une étrangère (j'imagine russe, par rapport à son accent) qui me présente tous les types de forfaits. Allez, hop, forfait Orange (environ 2H+illimité vers les téléphones SoftBank, au Japon, on ne souscrit par pour un temps de communication, mais pour un crédit de communication), avec Internet gratuit pendant 2 mois. Le téléphone devant être activé, je dois retirer au magasin 1 heure plus tard.


Voici déjà depuis de 2 jours que découvre mon nouveau quartier (Roppongi/Akasaka).
On peut lui distinguer deux facettes bien différentes: la vie de jour est essentiellement composée d'hommes d'affaire, de "fashion victimes" faisant du shopping dans les boutiques hightech de Roppongi Hills. La route quant à elle est peuplée par les fameux taxis verts qui desservent les différentes tours du quartier.
La vie nocturne est par contre animée par toutes les lumières des enseignes publicitaires et les voitures de sport et de luxe. Roppongi est connue pour ses bars, ses restaurants, ses boites et ses clubs privés. D'ailleurs, il est rare de ne pas croiser de grands "blacks", typés armoires à glace/videurs de boites, vous proposant l'entrée de leurs clubs de strip-tease. C'est assez rigolo de les voir parmi tous ses japonais qui leurs arrivent à peine à la taille.
Les japonais, eux, sont tous alors en "tenue de soirée" pour les jeunes. Les moins jeunes, étant dans la vie active, sont en costume, sortant tout juste du travail (en général, on est libéré vers 20h30-21h de ses obligations professionnelles). Le quartier fourmille aussi de nombreux étrangers, de toutes les nationalités. On ne se croirait presque pas au Japon, s'il n'y avait pas ses messages publicitaires en Hiragana/Katakana (les hiéroglyphes japonais).

Hier soir, avec l'arrivée d'une collègue à Tokyo, nous sommes sortis à plusieurs dîner dans un restaurant Izakaya, servant plusieurs petits plats à table pour essentiellement agrémenter les boissons alcoolisées (cela revient à un apéritif typiquement japonais, mais qui devient pour nous un dîner complet).
L'entrée, tout en bois avec porte coulissante traditionnelle (automatique, on est à Tokyo!), amène à un escalier descendant à ce qu'on pourrait appeler une cave à Paris, sauf qu'ici la décoration est typiquement japonaise. Nous avons alors droit au salut de tout le restaurant (jusqu'au cuisinier au fin fond de la remise). Je ne sais d'ailleurs toujours pas ce qu'ils disent exactement... cela doit sans aucun doute être le message de bienvenue (qui est scandé dans tous les magasins de la ville). On voit donc qu'on est encore dans le pays de l'extrême respect.
On nous accompagne donc dans un "box", fermé du reste du restaurant par des tissus suspendus (il faudra que je pense à faire des photos, ce sera plus parlant). On est vraiment coupé de tous les autres clients, et au final c'est très agréable. Pour appeler les serveurs/serveuses, il suffit d'appuyer sur un petit interrupteur et quelques secondes plus tard on vient à votre table. En parlant justement des employés des restaurants (et généralement des magasins, même si c'est moins vrai), ils ne parlent pratiquement jamais anglais. C'est assez marrant de passer commande avec eux, ils restent toujours souriants, rient avec nous, essaient de trouver quelqu'un qui parle anglais, restent gênés de ne pas pouvoir nous répondre. Au bout de 2-3 minutes, on demande quelques plats (la moitié au hasard, tous n'ayant pas une photo descriptive) et des verres d'Umeshu (alcool de prune).
Au final, j'ai trouvé ce restaurant très agréable et vraiment très bon (nous avons goûté à des sashimis, yakitoris, salade, morceaux de thon panés, omelette garnie de nouilles et une sorte de beignet pané avec de la pomme de terre à l'intérieur... enfin je crois que c'était ça!).

Après le dîner, nous avons fait un tour de Roppongi, prenant repères des différents bars (surtout pour les prochains rendez-vous sportifs... vive les matchs de football et rugby à 4h du matin!) et découvrant les vendeurs de kebabs (la viande avait l'air suspecte, surtout pour 250 yens, moins de 2 euros) proposés dans des camionnettes.

Roppongi est vraiment un quartier cosmopolite (car lieu où se trouvent toutes les tours des multinationales). Il est vraiment très agréable d'y vivre (d'autant plus que la rue où je vie actuellement est très calme).

Pour fini, voici deux photos de mon appartement actuel (appartement hotel, à Akasaka):

Akasaka1

Akasaka2

Note: Je ne peux pour le moment pas mettre à jour ce Tokyoblog aussi souvent que je le voudrais, ayant des problèmes de connexion internet (coupures par demi-journée assez agaçantes)